La DS a cette particularité de proposer des jeux différents, novateurs et impossibles à recréer sur une autre plateforme (à par sur Wii peut-être). Le genre de soft simple, qui ne mise pas sur la technique mais uniquement le gameplay. Cooking Mama en est l'exemple type. Un jeu dans lequel il faut préparer des bons petits plats uniquement en déplaçant le stylet sur l'écran tactile de la console, on applaudit l'idée des deux mains.
La cuisine et moi, ça fait deux. Sans rire, à part cuire des oeufs, des steaks et autres trucs basiques dans le genre, je ne suis pas fichu de me faire à manger. Cela dit, je n'ai jamais fait l'effort d'apprendre non plus. D'ailleurs, pour tout vous avouer, je le fais à moitié exprès : ça me permet de me faire inviter chez les gens sans avoir l'obligation de renvoyer la balle. Hé ouais, pas folle la guêpe ! Bon maintenant, il faut avoir les bons amis, c'est à dire ceux qui cuisinent bien, mais ça c'est une autre histoire et je m'égare... Paradoxalement donc, l'annonce de Cooking Mama m'avait plutôt excité. Un jeu de cuisine sur DS, quelle fantastique idée ! Trancher des lamelles de boeufs, peler des oeufs, émincer des oignons puis tout faire cuire à l'aide du stylet : j'ai tout de suite trouvé ça drôle, alors j'ai acheté ! A moi les raviolis, crevettes et autres sushis virtuels, que je ne pourrais même pas déguster à la fin.
Et là, c'est le drame !
Dans l'absolu, Cooking Mama est un excellent concept, mais il manque hélas de profondeur. Première déception : les modes de jeu sont limités au strict essentiel. On choisit une recette (toutes issues du Japon), on cuisine et basta. On nous attribue une note finale selon la vitesse d'exécution et le niveau de dextérité, puis on passe à la suivante. On peut les mélanger à la limite, mais rien de plus. Pas de mode scénario donc (ce qui aurait pu être super drôle), ni même de battle. Dans le genre austère, les développeurs n'aurait pas pu faire plus. Ensuite, malgré la bonne quantité des recettes disponibles, leur élaboration s'avèrent finalement assez répétitive, on reproduit souvent les mêmes mouvements, quel que soit le plat que l'on prépare. En gros, l'originalité du gameplay fait que l'on accroche au tout début, mais le manque de profondeur du titre provoque rapidement une certaine lassitude, qui mène irrémédiablement à l'abandon de la cartouche dans un fond de tiroir.
Le test consommateur
Histoire d'en avoir le coeur net, et pour qu'on ne vienne pas me reprocher d'être un inculte de la gastronomie ludique, j'ai même ramené ma console à une soirée, pour faire tester le jeu à des amis qui cuisinent. Le premier a qui je l'ai montré a été scandalisé par le fait que la chapelure soit mise avant les oeufs, du coup, il me l'a rendu violemment, en hurlant les bras en l'air, puis il est parti au bar (ouais, il est vachement expansif). Ensuite, j'ai essayé avec deux filles qui mastérisent les fourneaux, genre quelque chose de bien. Résultat, après un léger sourire durant les cinq premières minutes, elles m'ont rendu la console et sont, elles aussi, parties se chercher à boire. A partir de ce triste constat, deux conclusions s'imposent. Premièrement : Cooking Mama est un titre doté d'une excellente idée, qui utilise très bien les particularités de la DS, mais auquel il manque cruellement un mode de jeu solide et un peu de variété dans l'élaboration des recettes. Enfin, deuxièmement : ce n'est pas grâce à lui qu'on va lever des filles en soirée. Une déception totale en somme.